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Les effets de l'âge de l’homme sur la fertilité

Les effets de l'âge de l’homme sur la fertilité

Alors que l’effet de l’âge de la femme sur la fertilité et la reproduction est connu depuis bien longtemps, l’impact de l’âge de l’homme a été, jusqu’à récemment, négligé. Depuis une quinzaine d’années, les équipes médicales et scientifiques se sont intéressées à ce sujet et ont analysé dans leurs études différents indicateurs tels que les paramètres du sperme, la fertilité du couple, les fausses couches spontanées (FCS) ou encore la santé des enfants.

 

L’âge de l’homme : impact sur la fertilité et la qualité du sperme

Certaines études ont montré que l’âge de l’homme diminue le volume du sperme, de la mobilité des spermatozoïdes, du pourcentage de formes normales et de façon moindre de la concentration des spermatozoïdes. Ça a en conséquence un impact considérable sur la fertilité masculine et la reproduction. Plusieurs mécanismes ont été évoqués :

  • Des modifications au niveau du tractus génito-urinaire et en particulier au niveau testiculaire
  • Des modifications hormonales (augmentation de la FSH, diminution de la testostérone…)
  • D’autres mécanismes à l’origine d’une augmentation du stress oxydant : exposition prolongée aux toxiques, infections génito-urinaires à répétition…

 

L’âge de l’homme : impact sur la fertilité du couple 

Dans la population générale, plusieurs publications ont montré que l’impact de l’âge de l’homme sur la fertilité du couple pouvait se traduire par un allongement du délai moyen de conception au-delà d’un âge paternel de 40 ans. En procréation médicalement assistée (PMA), un risque accru d’échec de conception avec l’âge de l’homme a également été mis en évidence.

 

L’âge de l’homme et les fausses couches spontanées (FCS)

Deux études de premier plan réalisées dans la population générale ont mis en évidence un risque accru de Fausses Couches Spontanées (FCS) lorsque l’âge de l’homme augmente.

Une autre étude portant sur plus de 21000 cycles d’inséminations intra-utérines a montré que le risque de FCS est augmenté de près de 2 fois lorsque les hommes sont âgés de 45 ans et plus par rapport aux hommes de moins de 35 ans, après ajustement sur l’âge maternel. En FIV/ICSI, les résultats sont plus contradictoires.

 

L’âge de l’homme et la santé des enfants

Au-delà de l’impact de l’âge de l’homme sur la fertilité, l’âge paternel aurait un impact sur la santé de sa descendance. En particulier, une association a été montrée entre l’âge de l’homme et une incidence accrue chez ses enfants de maladies génétiques autosomiques dominantes rares telles que l’achondroplasie et le syndrome d’Appert mais également de maladies complexes telles que la schizophrénie et l’autisme.

 

L’âge de l’homme : impact sur la qualité du génome du spermatozoïde

Ces observations posent la question de la qualité du génome du spermatozoïde vieillissant. Rappelons que chez l’homme, la formation des gamètes est continue à partir de la puberté. Les spermatogonies (cellules germinales primordiales) entrent en division cellulaire tous les 16 jours environ, soit 23 cycles par an. Par conséquent, le nombre de divisions cellulaires est dépendant de l’âge : à 20 ans, 150 divisions cellulaires précèdent la formation d’un spermatozoïde alors qu’à 50 ans, 840 divisions cellulaires précèdent la formation d’un spermatozoïde.

Ainsi, avec l’âge, l’augmentation du nombre de divisions cellulaires au cours de la spermatogénèse contribue à un risque accru de mutations de novo (non présentes chez les parents), comme l’a démontré l’étude de Kong et ses collaborateurs dans Nature en 2012.

D’autres études ont mis en évidence une augmentation avec l’âge du taux de fragmentation de l’ADN spermatique (cassures de l’ADN), qui pourrait expliquer des échecs en PMA et la survenue de FCS.

 

Les effets de l’âge de l’homme sur la reproduction sont multiples :

  • Altération des paramètres du sperme
  • Diminution de la fertilité du couple et augmentation des FCS
  • Risques de pathologies pour la descendance : augmentation de l’incidence de certaines maladies telles que l’autisme, même si ces risques demeurent faibles
  • Altération de la qualité du génome : mutations spontanées, fragmentation de l’ADN spermatique…

Si aucun seuil critique pour l’âge paternel n’a été clairement identifié, les risques semblent modérés entre 40 et 50 ans et plus importants au-delà de 50 ans. Bien évidemment, l’effet cumulé des âges de 2 partenaires devra être pris en compte pour évaluer les risques.

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