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On entend très souvent parler des antioxydants pour leurs vertus sur notre santé : ils favorisent la fonction cognitive et la vision, réduisent les risques de cancer, les signes de l’âge sur la peau, protègent notre cœur...
Et les bienfaits sur notre fertilité ?
Ils sont beaucoup plus rarement cités, mais les antioxydants jouent également un rôle absolument déterminant dans notre santé reproductive.
Nous le savons, l’oxygène de l’air que nous respirons est indispensable à notre existence.
Mais, au cours des complexes réactions chimiques qui se déroulent dans notre organisme, ce même précieux oxygène produit également des éléments, appelés radicaux libres, qui sont toxiques pour l'intégrité de nos cellules.
Heureusement, notre organisme dispose d’un système de défense, les antioxydants, qui agit pour protéger les composants des cellules comme l'ADN, les lipides et les protéines.
Le stress oxydatif correspond à un excès des éléments oxydants qui agressent l’organisme par rapport aux éléments anti-oxydants qui le protègent.
Ce déséquilibre correspond en quelque sorte à un affaiblissement de nos défenses naturelles : il entraîne différentes perturbations au niveau cellulaire et en particulier sur les gamètes -les ovocytes et les spermatozoïdes- qui sont nos cellules de la reproduction.
Ces gamètes finissent par perdre en qualité, mais aussi en quantité et en efficacité, ce qui entraine une diminution de la fertilité, aussi bien chez les femmes que chez les hommes.
Ce stress oxydatif est dû principalement à notre mode de vie et aux agressions auxquelles notre organisme peut être soumis : tabac, alcool, drogues, perturbateurs endocriniens, polluants, …
Mais également à des déséquilibres dans notre activité physique et dans notre alimentation, qui peuvent entrainer des désordres métaboliques et une prise de poids !
Le stress oxydatif se mesure.
C’est la première bonne nouvelle : on peut savoir !
Vous avez peut-être déjà rempli des questionnaires sur votre mode de vie, sur votre alimentation : c’est une première étape.
Vous avez peut-être déjà fait des analyses de sang pour contrôler les valeurs de différentes vitamines et micro-nutriments : c’est plus précis.
Mais on le voit, les mécanismes en jeu sont particulièrement complexes et il existe de nombreuses interactions entre eux : seules des méthodes récentes basées sur l’intelligence artificielle sont capables d’intégrer ces facteurs de manière globale, et de prendre en compte leur diversité et leurs interactions grâce à des analyses mathématiques approfondies.
Une équipe de chercheurs hospitalo-universitaires français de l’AP-HP a étudié ces phénomènes et a abouti à la découverte d’un algorithme capable d’évaluer précisément l’impact du statut oxydatif et métabolique sur la fertilité, sur la base d’une prise de sang et de quelques paramètres cliniques.
Avec le score obtenu à l’issue du test, on peut enfin répondre à la question : est-ce que cela me concerne ? Et on ajoute une précision de taille : dans quelles proportions est-ce que cela affecte ma fertilité ?
Le stress oxydatif se corrige.
Et c’est la deuxième bonne nouvelle : on peut agir !
Une fois que l’on connaît la mesure du stress oxydatif, on sait quels leviers activer et on peut suivre clairement l’effet de ces actions sur sa fertilité.
Si le stress oxydatif est trop élevé, il faut donc le réduire.
Commencez par limiter au maximum votre consommation de tabac, d’alcool et de drogues, évitez l’exposition aux polluants.
Pratiquez une activité physique régulière, en évitant le sport à l’extrême qui peut être une source de perturbations pour votre organisme.
Et l’alimentation ?
Bien que notre corps produise ses propres antioxydants, ceux-ci peuvent également être apportés par l’alimentation ou par supplémentation, et ainsi permettre de réduire plus efficacement le stress oxydatif.
Les antioxydants les plus connus sont les vitamines A, C et E.
La vitamine A
On la trouve dans le jaune d’œuf et dans des produits laitiers riches en matières grasses (beurre, crème fraîche et fromages).
Les fruits et légumes, notamment de couleur jaune-orangée ou vert (carottes, potirons, poivrons rouges, abricots, pastèque, épinards) sont également riches en bêta-carotène, qui est un précurseur de la vitamine A.
La vitamine C
On la trouve dans des fruits tels que les agrumes et les fruits rouges, et des légumes, en particulier les poivrons, les brocolis ou le chou.
La vitamine E
On la trouve principalement dans les huiles végétales, comme l’huile de tournesol, de colza, d’olive ou de soja.
Citons également :
Le sélénium
On le trouve dans les poissons (thon et cabillaud), les fruits de mer (crabe et crevettes), les légumes secs (lentilles, haricots flageolets), les fruits secs (noix et amandes) et les céréales complètes (son, avoine).
La vitamine D
On la trouve dans les poissons gras, tels que le hareng, les sardines, le saumon et le maquereau et dans les produits laitiers enrichis en vitamine D.
A ce stade, arrive fréquemment la question des compléments alimentaires : faut-il en prendre ?
Rien d’obligatoire : vous pouvez, si vous le souhaitez, associer à votre régime des compléments alimentaires.
Dans ce cas, deux précautions d’imposent :
La première est de vérifier que vous en ayez effectivement besoin : inutile de prendre du bêta-carotène si vous avez déjà un dosage plus que satisfaisant !
La deuxième précaution, qui est liée à la précédente : vous devrez être particulièrement attentifs aux risques de surdosage.
C’est pourquoi, avant de vous lancer dans les compléments, nous vous conseillons vivement de consulter un professionnel de santé pour vous accompagner.
Finalement, une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière vous aideront à réduire votre stress oxydatif. Et une alimentation équilibrée et riche en antioxydants seront autant de bienfaits pour améliorer votre fertilité.
Il est aussi très important de contrôler régulièrement cet équilibre, le meilleur moyen étant une prise de sang et un test dédié.
Pour plus d’information, vous pouvez visiter le site : https://www.alifert.com
Écrit par :
Dr Charlotte Dupont, PharmD, PhD
Biologiste de la reproduction, maître de conférences - praticien hospitalier et responsable du CECOS de l’Hôpital Tenon (AP-HP)
Dr Guillaume Bachelot, PharmD, MSc
Biologiste de la reproduction, assistant hospitalo-universitaire à l’Hôpital Tenon (AP-HP)
